mardi 20 décembre 2011

L'analyse du jeune joueur individuel : Partie 2

Vu de L'étranger


Unanimes. Comment les techniciens européens appréhendent-ils la formation du footballeur
dont les qualités techniques supérieures l'encouragent à une certaine forme d'individualisme?

Italie Empolie (sérieB)



"En match l'éducateur n'intervient pas dans l'animation offensive "


Après 3 saison au sein de l'école de foot d'Empoli (SérieB), considéré de l'autre coté des Alpes comme l'un des meilleurs clubs formateurs au mème titre que l'Atalanta de Bergam ou l'AS ROMA ,Jany Moretti nous donne un indice précis de l'approche des techniciens italien "dans notre recrutement , le talent était toujours privilégié . La technique est-ce qu'il y a de plus important .Il suffit de voir Pastore à PARIS que j'ai suivi lors de son passage à Palerme .
Il représente le football de rue duquel il faut s'inspirer.
C'est pourquoi en match , que ce soit à 5, a 7 ou à 9, nous prenions soin de laisser un maximum de liberté aus enfants .


On ne les situait pas sur le terrain .Tout le monde attaquait et tout le monde défendait ,l'essentiel étant d'exprimer sa créativité .
Avec les autres éducateurs , on intervenait uniquement au bord du terrain pour les replacer défensivement


Dans l'animation offensive , on ne disait rien .
Y compris à celui qui dribblait trois adversaires avant de buter sur le gardien alors qu'un copain était démarqué .
Toute réaction à chaud est improductive avec un enfant qui joue.
La semaine , en revanche ,on prenait le temps de lui expliquer , de lui faire comprendre avec des situations ,des jeux , qu'il peut avoir d'autres solutions que le dribble .
L'idée étant que le déclic provienne de lui , de son expérience , de ses erreurs , qui vont l'aider à se construire et a avancer comme dans la vie en somme !
Plus tard ,dans le foot à 11il y aura deux catégories de joueurs parmi ces individualistes doués balle aux pied : ceux qui ont compris , qui mettent leur talent au service de l'équipe et qui vont donc pouvoir poursuivre leur progression , et ceux qui n'ont pas compris et qui ne perceront jamais .


ESPAGNE - VILLARREAL (Liga)


Ne pas castrer le joueur, mais capitaliser sur son talent inné , Gérald Passi, ancien joueur de Montpellier ,Toulouse ,Monaco et Saint-Etienne, est actuellement recruteur de jeunes pour le compte du "sous-marin jaune" : "un garçon de 8-10 ans qui manie bien le ballon m'interpelle forcément, même s'il se montre individualiste.
Il ne faut pas oublier que chez chaque individu, il y a une part d'inné et d'acquis.
Le joueur qui, dès son plus jeune âge, réalise des chose que les autres ne savent pas faire, pourra toujours apprendre, plus tard, à s'adapter à des concepts tactiques, collectifs, à dribbler uniquement dans certaines zones du terrain, etc. ..
C'est beaucoup plus difficile dans le sens inverse! un joueur déjà ouvert aux autres, mais qui ne sait pas manier le ballon, ne sera jamais un surdoué techniquement ...
je vais vous donner un exemple : récemment , j'ai découvert un garçon de 5-6 ans, avec une habileté technique comme j'en ai rarement vu.
Il a marqué 8 buts dans le match. Et bien la seule question que je me suis posé à la fin de la partie, c'est : qu'est-ce qui peut empêcher un tel garçon de jouer au haut niveau dans 10-12 ans s'il est bien encadré ?!
Alors certes, certains apprennent plus facilement que d'autres les vertus collective .


Mais quand-même , quand vous avez une telle habileté, une telle base technique, on doit être capable de modeler ces joueurs pour les amener là où on doit les amener.
Sans les "castrer" bien sùr, en leur interdisant de dribbler, mais en capitalisant sur ce talent inné".


BELGIQUE - STANDARD DE LIEGE


Un diamant à l'état brut


Educateur au Standard de Liège jusqu'à l'année dernière, Bruno Bernardi a suivi par ailleurs le diplôme de "Détecteur de jeunes talents" au sein de la fédération belge.
Il encadre aujourd'hui les D17 de l'AS Européen (D2 belge) et la sélection provinciale: "il convient dans un premier temps de différencier le jeune joueur individualiste qui dribble jusqu'à perdre systématiquement la balle, de celui qui dribble et se montre décisif.
Le second, c'est un diamant à l'état brut.Jusqu'à 12 ans, il faut le laisser s'exprimer.À quoi bon lui imposer de donner son ballon s'il le fait sans savoir pourquoi et alors qu'il se sait capable d'aller marquer?!
C'est ici le meilleur moyen de freiner sa progression et sa créativité. Il faut qu'il apprenne à jouer collectivement, certes, mais par lui-même, en étant accompagné dans cet apprentissage par les éducateurs Avant cela,dans nos critères de détection,l'accent est mis sur la technique.


Je Je me souviens même avoir refusé en sélection provinciale des joueurs au-dessus du lot physiquement, qui sautaient plus haut , couraient plus vite,pour privilégier des garçons doués balle au pied.
Bien-sur , dans le foot à Il, la notion de productivité devient essentielle.
Or,seuls les dribbles vers l'avant sont efficaces, même s'il est possible de dribbler vers l'arrière dans un objectif de conserver le ballon en trouvant un soutien ...
Tous les dribbles, même les plus "improbables" ,comme la fameuse "roulette de Zidane" ,ne sont pas superflus à partir du moment où ils permettent d'avancer.


En Belgique, on a Eden Hazard dont on pourrait dire parfois qu'il devrait donner son ballon.
Mais c'est le genre de joueur qui peut vous faire basculer un match.
On a donc intérêt à préserver ses qualités ...


ANGLETERRE - ARSENAL (Premiere League)


La créativité est favorisée, encouragée Pierre De Felice a passé 5 ans à l'école de foot d'Arsenal, avant de revenir en France pour concrétiser un projet d'apprentissage de la langue anglaise par le football: "dans les petites catégories, la créativité de l'enfant était favorisée.
On le laissait jouer, s'exprimer.
Ce sont les consignes que l'on avait en tant qu'éducateur.
Ce n'est que plus tard, vers 9-10 ans que l'on commençait à intégrer les jeux à 2-3 touches de balle pour intégrer cette notion de jeu collectif si chère à Arsenal aujourd'hui.


À partir de 11-12 ans,on travaillait même sur des situations à 1 touche !Toujours est-il que le bon dribbleur était encouragé, dès son plus jeune âge,à exprimer cette qualité sans qu'on ne lui mette de barrière.
D'un point de vue personnel, je pense aussi que le joueur doit apprendre le plus possible
par lui-même, en étant confronté à différentes situations à l'entraînement ou en match, avant de
devoir se plier à des exigences collectives dans le jeu, des exigences tactiques, qui peuvent être restrictives si elles sont imposées trop tôt l?ar l'équipe pédagogique".


SUISSE - Association SUISSE de Football


Ne jamais brimer le talent yves Debonnaire est le responsable de la formation des entraîneurs suisses: "à 8·10 ans, le joueur n'a pas encore fait la différence entre l'individuel et le collectif.À cet âge ,le ballon est son ballon, il veut s'amuser avec, se faire plaisir ...
Aussi, dans la mesure où il est doué techniquement, la plus grosse erreur serait de lui inculquer de toujours la donner. Laissons-le jouer!


Il ne faut pas brimer le talent, mais l'accompagner,l'orienter.À travers des exercices, des jeux, on va amener le joueur à comprendre que dans certaines situations, le dribble peut être remplacé par une autre action technique: une passe en profondeur, une frappe, une remise, etc ...
L'idée, c'est que la compréhension, la découverte, provienne de lui, ce qui, on le sait, est beaucoup plus efficace dans le cadre de l'apprentissage.
Cette progression doit être la conséquence de son expérience, et donc de ses échecs , qui sont nécessaires.


En montant dans les catégories, il sera de plus en plus difficile pour lui de passer en un contre un. Pour contourner la difficulté, il va donc apprendre petit à petit à jouer davantage avec les autres.
Pendant toute cette période,l'éducateur doit le Soutenir dans cet apprentissage et non pas, comme on le voit trop souvent, lui interdire de dribbler! Je me souviens d'une interview de l'entraîneur de Cristiano Ronaldo lorsqu'il avait Il ou 12 ans et ne faisait que dribbler!
Les parents autour étaient horripilés car l'éducateur le laissait faire. Il a eu raison. Non seulement il a percé, mais cette qualité est restée son point fort".
Que peut-on améliorer le plus avec le temps
Le jeune joueur doué techniquement en école de foot et qui a tendance à jouer "tout seul" est souvent la cible des critiques de la part de ses partenaires ...
Aussi, l'éducateur qui le laisse faire pour ne pas le "déformer" n'a-t-il pas intérêt à expliquer sa démarche pour qu'elle soir acceptée de tous?
Non, les partenaires savent.., Il suffit de faire un test: donnez des chasubles à un joueur et demandez-Lui de constituer son équipe.
Vous verrez s'il ne prend , pas le copain créatif! Les coéquipiers qui reprochent à un
partenaire d'être individualiste, sont juste influencés par les discours autour du terrain, du genre "celui·là, il garde toujours la balle", etc ...
Surclasser un tel joueur d'une catégorie afin qu'il rencontre plus de difficultés à faire la différence tout seul, et se voit ainsi contraint de trouver des solutions "collectives", est-il une bonne solution d'après vous ? Si c'est juste pour le "casser",je trouve cela contreproductif,


L'intention n'est pas bonne. En revanche, instaurer une alternance entre les deux catégories peut s'avérer intéressant
.Au dessus , parce qu'il sera en difficulté dans le duel, il va développer autre chose, notamment le démarquage, la malice, et développer son sens collectif.
Mais le fait de jouer dans sa catégorie va lui permettre aussi d'entretenir sa confiance! Car n'oublions pas qu'en règle générale,le joueur créatif et individualiste est un joueur qui présente un excès de confiance.
Si vous la lui enlevé, il ne va plus créer, va donc perdre sa qualité première, jusqu'à jouer contre·nature, ..
Outre la technique, la tonicité, la vivacité, la vitesse gestuelle, quels autres critères prenez vous en compte dans le recrutement de vos joueurs en pôle espoirs?


Quand je vais voir des matches, les joueurs qui m'intéressent sont ceux qui touchent souvent le ballon. C'est le cas souvent des créateurs parce qu'ils se débrouillent.
L'experience me montre que le joueur qui touche souvent la balle est généralement ce qui est plus intéressant .
À part ça, j'observe aussi la vitesse d'appréciation du joueur, sa capacité à anticiper, lire le jeu, compenser,
Enfin,j'accorde une attention particulière à son état d'esprit.
De quelle manière s'échauffe.t-il ? Quelle attitude du gamin quand son éducateur lui parle?
Comment se comporte-t-il lorsque son équipe est menée? Est-ce un leader que les autres joueurs écoutent ?
Pendant le match,je regarde également s'il est capable d'avoir une emprise sur le jeu, etc ...
Vous savez, plus on monte plus il y a des obstacles.
Donc la personnalité du joueur va être importante, de même, plus tard, que son sens du collectif. Car ces obstacles, on les surmonte grâce à la collaboration, pas tout seul.
Quels sont les défauts qui, selon vous , sont à l'inverse très handicapants ?Je n'aime pas les joueurs qui ont de l'appréhension.]'ai toujours le sentiment qu'ils auront du mal à lutter, Il y a aussi le joueur qui manque de clair voyance sur le terrain.
Ça,c'est un gros handicap, et c'est à différencier avec celui qui élimine et qui ne fait pas le choix. Pour ce dernier, ce n'est pas un manque de clairvoyance, c'est juste qu'il est individualiste .voilà,
chaque cas est différent, et beaucoup de paramètres entrent en ligne de compte.
C'est là toute la difficulté de l'observation et de l'évaluation du joueur à cet âge-là.
Lorsqu'on évalue un joueur,il faut être capable de se projeter dans le temps! •


CRITERES D'OBSERVATION D'UN JOUEUR DE CHAMPS
*Susceptible d'intéresser le PÔLE ESPOIRS GRAND EST


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TECHNIQUES                                      TACTIQUES                                            MENTALES


Elimine, dribble et feinte                 A une grosse activité, touche                    Est influent sur escore, le
                                                         souvent le ballon                                        jeu de son équipe


Tourne vite sur lui-même               Apporte de la vitesse au jeu par                S'engage toujours lorsque
avec le ballon                                  la passe, la percussion, l'appel                  son équipe est en difficulté


Accélère sur la lere touche             Regarde autre chose que la                      Communique avec ses
                                                        position du ballon                                    partenaires hors du terrain


Joue de l'extérieur du pied            Anticipe la demande du ballon                  Regarde son entraineur
   appel ou recul en soutien            avant                                                         les yeux lorsqu'il lui parle


Intercepte, passe devant              Joue en 1 touche sans perdre le                  Ne se plaint pas, lorsqu'il
l'adversaire                                   ballon                                                          prend un coup.


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           25 points                                         25 points                                             25 points


Total minimum 50 pts


Nous ne faisions pas trois passes de suite!"


Vécu. En 2004, Philippe Bergeroo était le sélectionneur de l'équipe de France des U 17 victorieuse du championnat d'Europe.
Un succès qui n'aurait guère été possible si le technicien n'avait pas convaincu ses joueurs, majoritairement individualiste de jouer "ensemble".
Peut-on dire que la génération 1987 se caractérisait avant tout par l'omniprésence de joueurs individualistes? Oui, on peut le dire ...


Cette génération était vraiment exceptionnelle sur le plan individuel, mais avait cependant des difficultés à se montrer efficace collectivement.
Je peux, même dire qu'au début de l'aventure,c'était une équipe qui n'avait aucune maîtrise collective.
Hatem BenArfa , Jérémy Ménez , Samir Nasri étaient avant tout des joueurs individualistes, capables d'éliminer n'importe qui et de mettre l'adversaire en danger à n'importe quel moment du match.
Mais le talent individuel, quel qu'il soit,n'est pas suffisant pour remporter une compétition de niveau international ..
Il a donc fallu leur faire comprendre cela, et travailler prioritairement la conservation du ballon, la maîtrise collective.
Nous ne faisions pas trois passes de suite!
Concrètement, comment avez-vous procédé durant les séances pour remédier à ce problème?
Avant toutes choses, il me semble nécessaire de dire que travailler l'aspect collectif ne signifie pas brimer la créativité dont peuvent faire preuve les joueurs individualistes.
Il s'agit de trouver le juste milieu. À l'entraînement, nous avions l'habitude de mettre en place des jeux de conservation du ballon avec contraintes, en alternant le nombre de touches de balle entre le passeur et le receveur.
Par exemple,le premier avait droit à trois touches et le deuxième devait passer le ballon n une touche.Autre exemple, lorsqu'un joueur s'entêtait à garder le ballon, nous lui imposions de jouer pendant trois minutes en une touche.


Autre exercice intéressant: aligner des joueurs individualistes à des postes aux quèls ils n'évoluent jamais, sur le plan défensif notamment, afin qu'ils prennent conscience de l'importance du travail collectif.
Ainsi, il m'est arrivé durant des oppositions d'aligner ]érémy Ménez à Hatem Ben Arfa en défense centrale ...
Comment réagissaient-ils? Au bout de cinq minutes, quand on ne marquait pas, ils demandaient à leurs coéquipiers de jouer beaucoup plus collectif ...
On peut parler ici d'une certaine prise de conscience, bien que tout cela ait mis au moins six mois à rentrer dans les esprits.
C'est un travail de longue haleine. Imaginez que parfois, même sur coup de pied arrêté, certains ne jouaient que pour le copain :BenArfa pour Ménez au deuxième poteau par exemple, ce qui est aussi une forme d'individualisme. Quand l'un faisait un petit pont, l'autre voulait faire de même, etc ..
.Là,j'étais intransigeant et je sortais les joueurs concernés. Il faut aussi savoir être ferme.
On imagine que l'aspect relationnel est aussi important pour expliquer à des joueurs individualistes qu'il est nécessaire de jouer avec les autres ...
Vous pouvez avoir,recours, en effet, à des entretiens informels pour 1es sensibiliser sur la question. Mais à cet âge-là , le visuel compte plus que la parole.
Je n'hésitais donc pas à faire des séances vidéo pour qu'ils constatent les inconvénients à trop vouloir garder le ballon dans certaines situations.


Ces analyses les marquaient véritablement et , petit à petit, les mentalités ont changé .•


BEN ARFA : "être trop individualiste, ça ne veut rien dire"


Il Y a dix-huit mois, Hatem BenArfa répondait face à la caméra aux questions de Didier Roustan. Extrait: (...) "être trop individualiste, cela ne veut rien dire.
Tout dépend de la performance. Qui peut me dire par exemple que Maradona n'était pas un joueur individualiste?
Il l'était, et son équipe en profitait. Alors bien-sûr, je ne me compare pas à Maradona, mais moi je suis un joueur qui aime créer, tenter des choses sur le terrain, prendre des risques. C'est dans mon tempérament.
Forcément, on s'expose à l'échec.
Quand je pars dans une série de dribbles et que je perds le ballon, je le fais initialement parce que je considère que c'est la meilleure solution à ce moment-là pour moi et pour l'équipe, sinon je ne le ferais pas.
Le problème, c'est que lorsque ça réussit, les gens te félicitent de ta prise de risque.
Mais lorsque ça échoue, ils te tombent tous dessus.


Il y a trop d'hypocrites et de lâches (... )" .•


Fin






                                                      Merci a REDA POUR CETTE ARTICLE !

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Toutes les infos de l'école de foot du FC Libourne des U7 au U13 .

Fans de foot du FC Libourne, club au passé glorieux Le FC Libourne a été fondé en 1935 . Les joueurs sont surnommés "les pingouins".

6 saisons en L2
CFA : (1) Vainqueur : 2003 (Groupe D)
CFA 2 : (1) Vainqueur : 1999 (Groupe F)
Coupe de France de football : quarts de finale : 2002 - huitièmes de finale : 2003 et 2006
Championnat d’Aquitaine Division Honneur : (3) Vainqueur : 1952, 1969, 1983
Coupe d'Aquitaine de football : (6) Vainqueur : 1941, 1946, 1978, 1986, 1987, 2004


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Éduqué l'enfant au Football :

Un Débutant (ou une Débutante) s’initie à la pratique du football à l’âge de 6 et 7 ans.A cet âge-là, il est encore au début de sa scolarité à l’école primaire (CP et CE1), il est donc encore un jeune enfant en pleine croissance et très fragile.

Le jeune Débutant manque encore d’attention (il ne peut rester longtemps concentré et se lasse vite si une activité dure) ; il ne connaît pas encore un vaste vocabulaire, et surtout maîtrise mal le vocabulaire classique adapté au football. Par exemple que peut vouloir dire à un enfant de 6 ans l’ordre de « monter » ou de « descendre », voire de « dégager » ? Inutile de parler de passe latérale, de couloir, de transversale…

Le Débutant vient avant tout pour jouer et s’amuser, prendre du plaisir, sans vraiment posséder un esprit marqué de compétition.

C’est pour cela, d’ailleurs, qu’il n’y a pas de classement à ce niveau-là.Lors des séances d’entraînement, l’entraîneur doit veiller à proposer une grande variété de jeux, liés au football bien sûr mais pas seulement.

Il ne faut pas que l’enfant se lasse à faire toujours la même chose.

Il faut savoir faire marcher son imagination.Donner priorité au jeu par rapport à l’enjeu : l’éducateur est là pour inculquer des bases aux enfants sans leur mettre la pression dans la recherche absolue de résultats.

Un message à faire comprendre aux parents qui souvent reportent leurs désirs de réussite sur leur enfant.

Un éducateur de Débutants ne doit jamais oublier qu’ils s’adressent à de jeunes enfants et doit se mettre à leur portée, en choisissant un vocabulaire adapté, facile à comprendre, en comprenant leur propre vision du jeu : un adulte de 1,80 mètre voit plus de choses qu’un enfant d’1,10 mètre.

De plus, l’adulte est habitué à voir et à anticiper, pas le Débutant qui découvre le football.

Un Débutant aime garder, conduire le ballon, et essayer de dribbler.

Il ne comprend pas toujours l’obsession de son entraîneur qui lui dit de faire (sans arrêt) des passes.

D’autant plus que la passe est un geste technique difficile à réaliser…C’est à cet âge là que l’éducateur doit veiller à enseigner les valeurs de ce sport : respect de l’adversaire (on se salue à la fin du match), respect de l’arbitre, respect de soi et respect des installations sportives.

Là aussi, l’éducateur ne doit pas hésiter à impliquer les parents dans cette démarche nécessaire.LES LOIS DU JEU :Le terrain :-Terrain rectangulaire de 35 à 45 mètres sur 20 à 25 mètres.-4 plots doivent être posés chacun à 6 mètres de chaque coin, permettant de délimiter les surfaces de réparation. Dans cette zone le gardien peut saisir le ballon avec les mains.-Pénalty : à 6 mètres des buts.-Buts : buts de 4 mètres de large (et, quand il est possible de les matérialiser, 1,50 mètre de hauteur)Les équipes :-Une équipe se compose de 5 joueurs (garçons et/ou filles) dont un gardien de but.-Elle comporte aussi 3 remplaçants qui peuvent entrer dans le jeu à n’importe quel moment de la rencontre.

Les joueurs remplacés deviennent à leur tour remplaçants et continuent ainsi de participer à la rencontre.

Lors du plateau Débutants, tous les joueurs doivent participer de façon égale.

Il est préconisé de changer régulièrement le joueur qui évolue au poste de gardien et de faire jouer celui-ci dans le champ.

En Débutant, il n’y a pas de CAPITAINE.-Les Poussines 1ère année sont autorisées à jouer dans la catégorie Débutants.

Les règles :Les règles du football sont utilisées, mais adaptées à la pratique des Débutants :

--Tous les Coups Francs sont DIRECTS.--Il n’y a pas de HORS-JEU

--En cas de faute grave, intentionnelle ou non, de propos insultants ou racistes, l’arbitre doit siffler un penalty à 6 mètres quel que soit l’endroit du terrain où l’incident a eu lieu.

--Lors du COUP D’ENVOI, d’un COUP FRANC ou d’un CORNER, les joueurs se placent à une distance de6

mètres.

--L’arbitre doit veiller à ce que les remises en jeu sur TOUCHE soient correctement effectuées.

--Les crampons vissés sont INTERDITS.

--Le port de PROTEGE-TIBIAS est OBLIGATOIRE.

--Le ballon est de TAILLE 3 (ou taille 4 pour les secondes années)

--L’arbitrage doit être essentiellement éducatif (si possible sans sifflet et hors du terrain)

Le temps de jeu :La rencontre doit durer au maximum 12 minutes, d’une seule traite, sans mi-temps.

La durée totale du temps de jeu sur un plateau Débutants ne doit pas excéder 40 minutes.

Il est inutile de procéder à un échauffement physique des enfants, tant avant le plateau que durant l’entraînement.